ATTENTION, CETTE INTERVIEW CONTIENT DES INFORMATIONS SUR LA FIN DE LA SECONDE SAISON.
Le compositeur de Lost nous a parlé de ses musiques pour la seconde saison, de la troisième saison, et de son travail de création.
Par Todd Gilchrist, le 22 août 2006.
Michael Giacchino est rapidement devenu l’un des compositeurs vedettes de la télévision, du cinéma et de l’industrie du jeu vidéo. Après voir débuté avec la bande originale du jeu vidéo "Lost World : Jurassic Park" en 1997, il a travaillé sur quelques un des plus grands noms de l’industrie du divertissement, écrivant la musique de projets comme Alias, The Incredibles et Lost. Sa collaboration de long terme avec J.J. Abrams< /a> continuera avec les projets futurs de ce dernier, notemment avec le film Star Trek XI. Mais en ce moment, il fête la sortie du coffret DVD de la saison deux.
Durant la récente soirée de lancement du coffret Lost, avec tapis rouge, Giacchino s’est entretenu avec IGN DVD sur son travail pour les saisons 1, 2, et 3. En plus de parler de sa métode de création, Giacchino nous a parlé de son travail sur la série, donné ses sentiments sur le fait de créer de nouveaux sons pour cette série spectaculaire.
IGN DVD : Avec la saison deux, beaucoup de leitmotives ou de thèmes ont été clairement établis. Quel a été le challenge dans le fait de passer de la saison un à la suivante et d’élargir la palette musicale ?
Michael Giacchino< /strong> : Et bien, cette année, c’était amusant de l’élargir avec l’arrivée d’Henry Gale, et de l’étendre aussi à travers tout ce qui touche aux "Autres." Je veux dire par là que les secrets des "Autres" ont été dévoilés lentement, de plus en plus alors qu’on avançait dans la saison deux, et ce qui a débuté comme une simple note pour le thème s’est développé doucement en quelque chose de plus complexe. C’est simplement ce genre de truc qui arrive naturellement tandis qu’ils dévoilent l’histoire, et je suis capable d’en extraire des choses, de m’en inspirer et de l’ajouter à ce que je suis en train de créer. Mais entre le simple et le complexe, j’essaye de rester simple, et travailler sur la série se fait ainsi de manière naturelle. Mais c’est un challenge, et trouver de nouvelles façons d’utiliser la musique de Locke, de nouvelles pistes à emprunter, vous savez, pour Charlie ou Hurley - pour tous ces types - c’est toujours un défi que d’essayer de trouver [quelque chose de nouveau], mais vous ne voulez pas non plus être trop différent car ça leur appartient. Il s’agit de qui ils sont, et de ce qu’ils sont. C’est comme si on suivait un opéra.
IGN : Vous avez été très occupé ces dernières années avec Alias, Lost et Les Indestructibles, pour ne citer simplement que ces quelques noms, et vous êtes en train de vous créer un univers comme celui de Danny Elfman, un certain son qui permet aux gens de vous identifier. Quel est le défi, pour vous, qu’il y a lorsque vous devez passer d’un projet à un autre, et être capable de créer quelque chose de nouveau tout en ne s’éloignant pas trop ce qui permet aux gens de vous associer à votre travail ?
Giacchino : C’est difficile, mais heureusement, ce que j’ai toujours essayé de faire est à chaque fois de créer un ensemble orchestral qui est différent de tous les autres [projets]. Je veux dire par là que si vous regardez Alias, l’orchestre d’Alias est complètement différent de celui de Lost, et on a donc des sons différents. Lorsque j’étais enfant, je jouais à ce jeu qui consistait à écouter mes parents qui regardaient la télévision dans une autre pièce, et j’essayait de savoir quelle série ils regardaient en n’écoutant que la musique. Certaines séries étaient très facile à deviner car elles avaient des arrangements très spécifiques, mais d’autres étaient assez nébuleux, et ils ressemblaient à ceux d’autres séries. Donc à chaque fois que nous travaillons sur une nouvelle série, ou film, pour moi le premier travail à faire est de me dire "Ok, comment sera composé l’orchestre, et comment sera-t-il lié à l’histoire, et à tout ce qu’il se passe dans le film ou la série. Nous créons un son qui est unique dans ce sens, et heureusement, lorsque j’ai terminé, comme lorsque vous écoutez Lost, ça ne ressemble pas à une autre série à la télévision. Où quand vous écoutez Alias, vous sentez que vous regardez Alias, et pas quelque chose que vous avez entendu un million de fois auparavant.
IGN : En quoi est-ce différent de créer une musique de film par rapport à une musique de série télévisée ?
Giacchino : C’est la même chose. Les gens me demandent tout le temps : comment c’est pour les jeux vidéos, comment c’est pour la télévision, et comment c’est pour un film ? Tout ça est très semblable vous savez. La télévision n’a pas un budget aussi important que celui d’un film, donc les principales différences sont financières et liées au planning. Mais dans le processus de création, tout est très similaire. Vous essayez toujours de trouver l’histoire. C’est le but à atteindre, simplement trouver cette histoire.
IGN : A la fin de la saison dernière, et maintenant au début de la saison trois, il se passe beaucoup de choses entre les personnages principaux et les "Autres." Quelle a été votre premier challenge lorsque vous avez repris votre travail sur la série ?
Giacchino : Cette année ? Je n’ai pas encore vu un seul épisode, je pense que ça se passera à la mi-septembre lorsque j’aurais commencé à voir quelque chose. J’ai toujours été du genre à dire : "ne me dites rien, ne me dites rien," donc la réponse la plus honnête que je puisse vous donner pour l’instant est : Je ne sais pas encore. Mais je le saurais lorsqu’ils me l’auront envoyé et je pourrais alors définir ce que je vais pouvoir faire avec [cet épisode].
IGN : Vous préferez ne pas savoir ce qu’il va se passer d’un épisode à l’autre ?
Giacchino : Oui, je préfère assurément ne rien savoir.
IGN : Est-ce en tant que spectateur ou pour créer la musique ?
Giacchino : C’est simplement pour créer la musique. Pour moi, c’est comme quand quelque chose arrive dans votre vie. Par exemple si votre petite amie vous quitte, vous allez réagir émotionnellement d’une certaine façon. Si elle reviens vers vous ensuite et qu’a nouveau vous vous séparez, vous allez vous dire : "Ok, on a déjà fait ça." Donc vous n’allez pas réagir de la même façon. Donc quand je regarde la série, j’aime avoir la réaction sur le moment et l’écrire à cet instant plutôt que de l’écrire une fois que je l’ai vu plusieurs fois car je sent que le premier sentiment est plus fort que tous les autres. C’est important d’être dans le moment de l’action. Parceque c’est une série dont vous pouvez débattre de ce qui est fou, que cela n’a aucun sens, ou que ça ne devrais jamais arriver encore, mais lorsque vous êtes dans l’instant, plongé dans l’histoire, je pense que vous êtes capable d’y plonger aussi les gens et de vous dire : "Et bien, peut être que ça s’est réellement passé."