IGN : Comment va-t-il faire ?

Emerson : Je pense que ça ne sera pas en changeant fondamentalement son personnage à nos yeux, mais en vertu du contexte ou de nouvelles circonstances. Je pense que plus nous en apprendrons sur quels sont ses problèmes quotidiens, quel est son emploi du temps, plus nous allons l’apprécier. Je ne dit pas non plus qu’on va vraiment, vraiment l’aimer.

IGN : Il semble que, comme tous les personnages dans la série, il soit coupable de quelque chose. De quoi, selon vous, serait-il coupable ?

Emerson : Je ne sais pas. D’être hautain ? Arrogant ? Sur éduqué ? Je ne sais pas ce que ça pourrait être (rires).

IGN : Avant cela, vous étiez connu pour avoir joué dans Saw. Qu’est-ce qui vous attire dans ces personnages effrayants ?

Emerson : La bonne question serait : Qu’est-ce qui, dans ces personnages, interpelle les spectateurs ? ou une encore meilleure : Pourquoi est-ce que les spectateurs les perçoivent comme effrayants ? Je peux vous dire ceci : Je me rend au studio et je le joue neutre. Je ne porte aucun jugement sur le personnage, ou sa façon d’être, ou quoi que soit d’autre. Puis, lorsque ça sort et qu’on rajoute la musique et le reste, les gens se disent "Oh mon Dieu, c’est effrayant !" Mais je sais pas quel est l’élément qui peut effrayer. Je ne sais pas si c’est quelque chose en moi. Je ne sais pas si c’est dans mon jeu ou dans la perception qu’on en a. Toutefois, c’est quelque chose d’intéressant.

IGN : Maintenant que les téléspectateurs vous connaissent, combien en saviez-vous lorsque vous avez débuté avec ce personnage, et à quel point modifiez-vous votre interprétation afin de jouer sur l’ambiguïté du rôle ?

Emerson : Je n’avais aucune idée de qui il était où de la direction qu’ils allaient lui faire prendre, tout comme nous n’avions pas fait de réunion concernant l’histoire ou quoi que ce soit de ce genre. Il fallait juste que je me rende sur le plateau et que je dise ces mots, et je survolais tout ça en quelque sorte, mais je pense qu’il avaient peut être également une idée du personnage. Ils ont donc regardé comment je résolvais les petits problèmes et ils se sont dit : "oh, peut être que c’est ça." Donc, peut être que nous avons tous évolué vis à vis du rôle, je ne sais pas... d’une façon en partie accidentelle. Mais non, je n’ai jamais eu de discussion sur l’histoire, sur l’arc ou quoi que ce soit. C’est vraiment intéressant.

IGN : Est-ce que cette absence de direction a rendu plus difficile ou plus facile l’élaboration du personnage ?

Emerson : J’étais soulagé, en quelque sorte. Ça m’a permis de pouvoir jouer avec. J’avais simplement à rentrer dans sa peau et jouer instinctivement, un petit peu - ce qui est probablement quelque chose de dangereux. Je ne voulais pas exagérer non plus sur l’instinct. Mais jusque là, tout s’est bien passé. Ce qui ne signifie pas que tout ce que vous travaillez est fluide. Car parfois, même les plus petites scènes sont comme pousser un gros rocher en haut d’une colline. Rien ne semble bon. Mais je dois dire que tout s’est bien passé.

IGN : A quel point connaissiez-vous Lost avant de rejoindre la distribution ?

Emerson : C’était tous les mercredi à la maison car ma femme est une inconditionnelle de Lost, mais je voulais aussi en regarder la plupart [des épisodes]. Je faisait le ménage, ce genre de truc, dans le salon, donc j’ai presque tout suivit. Mais lorsque j’ai eut le job, j’ai dû me rattraper un peu.

IGN : De qui diriez-vous qu’il est votre personnage préféré ?

Emerson : Je sais que ma femme aime Locke, mais elle aime Sayid aussi. Je ne sais pas. Il y a tellement de personnages adorables. Vous êtes forcé d’aimer Locke. C’est un camarade fort et vous ressentez de la sympathie pour lui. Vous sentez que vous êtes entre de bonnes mains.