S’il s’agit toujours et avant tout d’une série télévisée, Lost s’est déclinée en mobisodes, jeux vidéo, romans, vidéos virales, sites web interactifs et bien plus encore.

Peut-être devraient-ils la renommer "Lost, Inc."...

Pour les producteurs exécutifs qui gèrent cette entreprise, Carlton Cuse et Damon Lindelof, Lost est arrivée au parfait moment. Car la série est en effet apparue en même temps que la possibilité de développer des produits pour de multiples plateformes. Dans le monde des séries télévisées, très peu d’entre elles peuvent s’intégrer aussi aisément à ce nouveau monde.

Mais cela n’a pas empêché quelques accrochages tout au long du chemin.

ATTENTION, UNE PARTIE DE CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS SUR LA SAISON 4

"Nous avons appris que certaines choses fonctionnaient bien mieux que d’autres," dit Cuse. "Nous avons apprécié les opportunités que Lost nous a donné afin de pouvoir l’étendre sur d’autres plateformes. Mais le processus nécessaire à la gestion d’une série télé ne se traduit pas directement en succès pour ces autres plateformes".

Lindelof et Cuse disent que leurs expériences avec ces produits annexes et les plateformes ont variées en fonction de leurs collaborations.

Par exemple, ils ont beaucoup aimé ce que la société australienne "Hoodlum" leur a récemment proposée avec la campagne interactive "Find 815". Mais le duo n’était pas aussi excité avec certains produits qui sont apparus plus tôt dans la vie de la série, notamment avec des novélisations, commandées par le studio, qui n’avaient que très peu de relations avec la série telle qu’on la connait.

"Nous avons réalisé très tôt durant la première saison que nous dirigions une marque," dit Lindelof. "Le service du développement d’ABC est venu nous voir... mais nous leur avions dit que ces conversations seraient vaines si la série n’était pas un succès."

Un an plus tard, après s’être remis de ces adaptations littéraires, l’équipe de Lost a développée l’idée de "Bad Twin," un livre qui serait découvert dans la série par l’un des personnages. Créé pour la série et distribué dans les librairies, l’intrigue du roman n’avait pas de relations directes avec l’histoire de la série, mais elle était fortement impliquée dans l’univers Lost.

C’est suite à cette expérience que d’autres déclinaisons ont été envisagées, notamment avec les mobisodes et les jeux vidéo, les autres plateformes n’étant pas considérées comme nécessaires pour les téléspectateurs de Lost.

"Notre critère est que, tout ce que vous avez besoin de savoir sur Lost soit contenu dans la série," dit Cuse. "Il y a bien sur une grande partie des spectateurs qui en veulent plus. Et ces plateformes multimédia auxiliaires nous donnent les opportunités de développer des intrigues intéressantes pour ces personnes, mais pas pour tout le monde."

Par exemple, l’ "Expérience Lost," le premier ARG (Alternate Reality Game) dérivé de la série qui tournait autour de la Fondation Hanso (l’organisation responsable de l’ "Initiative Dharma" dans la série) à ravie les fans, tout particulièrement ceux qui sont accrocs à Internet et qui étaient désireux de plonger plus en profondeur dans la mythologie de la série.

Ces expériences interactives qui interviennent à l’inter-saison se rattachent toutefois aux intrigues de la saison à venir. Cette année, l’un des mystères de la saison est la découverte de l’épave du vol Oceanic 815 au fond d’une fosse océanique, un mystère qui avait été préparé par l’aventure "Find 815".

Lindelof et Cuse sont actuellement très occupé à mettre en place la campagne interactive qui précédera la saison cinq de Lost. Et ils ont embauché une personne chargée du développement de pas moins de 30 déclinaisons de la série, incluant des jeux pour téléphones mobiles et d’autres plateformes jouables ainsi que des licences plus mystérieuses.

"Nous sommes très impliqué dans certaines choses et moins impliqué dans d’autres", dit Lindelof. "Rien que la direction de la série demande un temps énorme".

C’est une des raisons pour lesquelles Lost ne se déclinera plus en épisodes pour téléphones mobiles dans un futur proche.

Les producteurs de Lost sont fiers d’avoir pu conclure un accord entre ABC et les différents syndicats afin de produire ces mini-épisodes avec la participation des scénaristes, acteurs principaux et producteurs de Lost.

"Le résultat est très bon", dit Lindelof. "Mais le processus qui a permis de réaliser ces 13 histoires de deux minutes et de les distribuer nous a demandé énormément de temps. Si nous devions les refaire à nouveau, l’aspect créatif devrait prédominer."

Lindelof admet qu’il sait que la déclinaison de la série a atteint un point de saturation.

"Nous dépensons la majorité de notre temps à dire ’non’ à ce genre de choses", dit il. "Cela vient du fait que moins il y a de déclinaisons de la série qui existent, plus elles sont de qualité. Et l’envie de la regarder dans la soirée du jeudi est d’autant plus forte si on ne la trouve pas ailleurs."