Ce qui suit est un article du New-York Times dans lequel intervient Damon Lindelof.
"La récente arrestation du réalisateur Roman Polanski, qui avait quitté les Etats-Unis pour la France en 1978 après avoir abusé sexuellement d’une jeune fille de 13 ans, a provoqué de nombreuses réactions de part le monde. Le ministre français de la culture Frédéric Mitterrand, ainsi que le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, ont tous les deux exprimé leur soutien à Mr Polansky. Mais beaucoup d’autres en France ont exprimé leur indignation face à ce soutien et pensent qu’il devrait faire face à la justice pour ce crime.
Alors qu’il est clair que l’industrie du cinéma avait pardonné à Mr Polanski il y a bien longtemps, la société doit-elle faire une distinction entre le monde artistique, des artistes eux-mêmes, malgré des preuves de comportements répréhensibles, voire criminels ? "
Telle est la question posée par le New-York Times à différentes personnalités du monde artistique, dont Damon Lindelof, co-créateur, scénariste et producteur exécutif de Lost :
"J’ai voyagé jusqu’à Paris avec ma femme récemment, et nous avons eut le plaisir de passer toute une journée au Louvre. On a tous les deux pensé que ça serait une bonne idée de louer ces casques qu’ils vous proposent lorsque vous faites le tour du musée - cela permet d’avoir un aperçu ’des coulisses’ du travail artistique. Et voici ce qui m’a frappé :
Bon sang, mais quelle bande de pervers !
Je ne veux pas donner de noms, mais il semblerait qu’artiste après artiste, ils aient eut ce que l’on appellerait aujourd’hui des ’relations sexuelles inappropriées’. Quelque fois même avec leurs propres frères ou sœurs... Et oui, même avec des enfants. Ça parlait de mineurs qui buvaient, de conséquences après des abus, et d’autres choses que la voix féminine très calme qui émanait de mes écouteurs qualifiait de ’subversives’. Tout ce que je pouvais faire était remuer ma tête en pensant que ces personnes étaient incroyablement chanceuses qu’il n’y ait pas eut Google pendant la Renaissance.
Mais ces œuvres sont pourtant toujours sur les murs. Elles sont toujours aussi magnifiques. Elles sont toujours éternelles. Tout cela parce qu’il y a 200 ans d’aujourd’hui, lorsque mes aïeux regardaient la version Holo-Ultra-Virtua-Blu-Ray de ’Annie Hall’, ils n’avaient pas la moindre idée que Woody Allen était marié à sa propre fille. Et que même s’ils l’avaient su ? ...
Ce film est toujours génial."
Si vous souhaitez réagir à cet article, et comme il s’agit d’un sujet sensible, merci de rester modéré et de ne pas vous emporter dans vos propos. J’ai pu lire de nombreuses réactions totalement hors sujet voire insultantes sur d’autres sites donc je préfère prévenir que guérir : Pour rappel, la question posée n’est pas de savoir si Mr Polansky doit ou non être pardonné, mais si on peut toujours apprécier son œuvre de la même manière. C’est sur ce sujet que Damon Lindelof réagit. Vous pouvez également lire les réactions de nombreuses personnalités dans l’article original du New-York Times (en anglais).