Petites théories de ce qu’est vraiment cette maudite île.
Théorie élaborée à partir des éléments des deux premières saisons.
Bon, c’est un peu long, désolé.
Au fait, s’il n’y a pas de cuillère (cf Matrix) de même dans Lost il n’ y a pas d’île !
ça c’était l’accroche, maintenant vous pouvez lire la suite.
Difficile de s’y retrouver dans cet écheveau de sous-intrigues, de nombres maudits et autres révélations. J’ai pas la prétention de tout vous expliquer par le menu, mais juste vous exposer deux théories qui, ma foi, tiennent pas trop mal la route.
Premièrement, c’est l’épisode 18 de la seconde saison, centré sur Hugo qui m’a aiguillé là-dessus. Les flash-backs à l’hôpital où il était interné le montre notamment dans le bureau du médecin, assis sur un fauteil avec au-dessus de la tête une grande photo encadrée d’une île paradisiaque. Puis tout l’épisode tourne autour de son ami imaginaire qui apparaît sur l’île pour mettre en doute sa perception de la réalité, mettant en doute le fait qu’il soit effectivement naufragé. C’est Libby qui le convainct que tout ne se passe pas dans sa tête puisqu’il ne sait pas ce qu’elle a vécu et ressenti de son côté avant leur rencontre. Et puis, coup de théâtre, l’épisode se termine sur un des flash-backs mais adoptant un autre point de vue et montrant que Libby était interné dans le même hôpital.
Et si tout se passait non pas dans la tête d’un seul mais de tous ? Et si tous les « survivants » étaient effectivement soumis à une expérience, pas sur l’île mais dans ce même hôpital ?!
On peut considérer que ce centre d’internement est contrôllé par l’initiative Dharma qui profite de cette manne de sujets d’études potentiels pour en sélectionner certains afin de les soumettre à une expérimentation sur le comportement. En les reliant à une espèce de machine neuronale.
Mais plus qu’un système générant des stimulations neuronales par des simulations (système par ailleurs extrêmement complexe à générer chez chacun des individus connectés), le tout peut être pensé comme une usine à rêves.
Ainsi, le système peut se contenter d’induire chez les individus le rêve des situations dans lesquelles ils sont impliqués. Et on peut penser qu’elle peut induire des rêves concordants sans avoir à s’assurer que les individus s’accordent sur une même interprétation. Pour ainsi, leurrer les « survivants » sur leur propre subjectivité.
Ls « autres » étant la représentation virtuelle de personnels soignants chargés de surveiller et contrôller les réactions.
Franchement, cette hypothèse me séduit pas mal. Pas vous ?
Deuxièmement, la série est truffée de références littéraires.
On va commencer par les plus évidentes, comme "L’ïle mystérieuse" de Jules Verne, "Tom Sawyer". Mais ces rescapés reformant une société fait penser à l’intrigue de "Sa majesté des mouches" de William Golding. Henry Gale, leader présumé des "autres" est le nom de l’oncle à Dorothy l’héroïne du "magicien d’Oz". Et dans le même bouquin, le magicien en question a lui-même été victime d’un accident de Montgolfière...
Les scientifiques présentés sur le film trouvé sous la trappe se sont basés sur deux ouvrages existant réellement.
Le sigle octogonnal de Dharma représente un "bagua". Dans la mythologie chinoise, cet octogonne est composé de 8 trigrammes (un sur chaque côté, donc) qui si on les combinne de diverses façons forment à leur tour d’autres figures appelées Hexagrammes. Ces 64 Héxagrammes se retrouvent dans le Yi-King, ou livre des transformations. Sorte de recueil de prémonitions, différents héxagrammes combinés pouvant être interprétés comme divers états du monde. Et ce Yi-King est un élément important du roman de Philippe K. Dick "Le maître du Haut-Château".
Dans la série elle-même, il est fait deux fois référence au cours de la 2ème saison au roman "Bad Twin" de Gary Troup (Sawyer est en train de lire le manuscrit avant que Jack le jette aux flammes). Roman totalement fictif et servant à l’intrigue (l’anagramme de Gary Troup étant Purgatory), les concepteurs de la série sont allés jusqu’à faire écrire ce livre par un des scénaristes afin de le vendre dans la réalité ! Une mise en abyme totale de la fiction. Et encore, je dois en oublier...
Bref, tout ça pour dire que la série en est parsemée. Allez der des der, le 1er épisode de la 3ème saison s’intitule "A tale of two cities", titre d’un roman de Charles Dickens (par ailleurs auteur favori de Desmond, l’écossais qui occupait la trappe). Sans parler des noms Locke et Rousseau qui font bien entendu référence à deux philosophes du 18ème siècle. Ok, j’arrête.
De plus, Henry Gale, leader des autres, parle d’une personne au-dessus d’eux considérée comme un génie.
Et si tous les protagonistes étaient tout bonnement des personnages de fictions !
L’île pouvant être considérée comme un « no man’s land » créatif où un auteur (de génie, donc) aurait remisé toutes ses idées pour de futurs livres. Hypothèse corroboré par le fait que tous les flash-backs des personnages peuvent être considérés comme autant de développements de leur background fictionnel, permettant ainsi d’étoffer leur « personnalité ». Ou encore, ces flash-backs peuvent être carrément considérés comme des passages marquants des livres précédents dans lesquels ils apparaissaient.
Disons que tous ces personnages sont en quête d’auteur. Une façon « pyrandellienne » d’aborder cette série. Référence au dramaturge italien du 20ème siécle, Pirandello, dont la spécificité des pièces étaient de confronter ses personnages à leur statut fictif (le théâtre dans le théâtre) et de jouer avec la subjectivité de chacun d’eux (à chacun sa vérité). Les « autres » pouvant être considérés comme autant de personnages de fictions qui ont compris et admis leurs statut de personnages fictifs, ayant acquis une existence propre et plus ou moins indépendante et chargés de réguler un peu ce qui se passe dans l’esprit (sur l’île) de l’auteur. Des sortes de gardes-fous personnifiés en somme.
J’avoue que ça me plaît pas mal aussi.
Mais bon entre une simili matrice organique (et non plus machinale) et une mise en abyme de la fiction par elle-même, mon cœur balance.
Et j’opterais pour la seconde qui serait sacrément ambitieuse et risquée.
Et s’il fallait une ultime accréditation, rappelons nous qu’au moment où la trappe est en train de se disloquer, Desmond sort la clé d’un…livre. La clé est dans le livre, on peut difficelement faire plus explicite !
Je le répète, à l’instar de la saga Matrix dont la phrase clé est : il n’ y a pas de cuillère (c.à.d il n’y a pas de réalité, la matrice est globale,etc….), dans Lost je réaffirme qu’il n’y a pas d’île !!!